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I'm afraid that death has come to Pemberley

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Même si Orgueil et préjugés n'est pas mon Austen préféré je prends beaucoup de plaisir à lire les travaux qui en sont dérivés, et c'est pourquoi le roman de P.D. James était sur mes étagères depuis sa sortie britannique. Le hiatus dans Emma approved m'ayant laissé en demande d'austineries je l'ai enfin ouvert.
L'histoire se déroulé six ans après l'épilogue du roman de Austen ; Elizabeth et Darcy sont mariés, ont des enfants et sont relativement heureux jusqu'à ce qu'un meurtre ait lieu sur leur propriété et n'entache la réputation inégalée de Pemberley.


J'ai lu pas mal d'austineries au fil des ans et je dois reconnaître que pour le moment c'est P.D. James qui pour moi a le mieux réussi à capturer le ton de l'époque. Son écriture est maîtrisée, parfaitement raccord avec l'univers de Austen et la réalité historique. Par contre il me semble qu'elle a de temps en temps voulu faire trop bien et ses digressions résumant le roman original ou alors l'enquête sur le meurtre sont quelque peu ennuyeuses. Toutefois j'ai aimé son ton, et la façon dont elle de vouloir combler les trous que Austen a pu laisser avec son roman ; je ne suis pas forcément convaincue mais je trouve l'effort louable. Cependant le problème est, pour moi, qu'elle essaye tellement d'expliquer ce qui lui semble faible que l'on a plus l'impression parfois de lire un article critique de l'oeuvre qu'un roman avec de réels personnages qui vivent leur vie.

Si son écriture n'est pas à remettre en doute, et sa recréation de l'ère géorgienne (ou régence c'est la même chose) est ajustée comme il faut, son intrigue me semble un peu faiblarde. Ce qui fait qu'Orgueil et préjugés est resté dans les annales c'est qu'Elizabeth est une héroïne différente de celle qu'on peut d'ordinaire lire dans la littérature de l'époque. Elle a le sens de la répartie, elle est vivante et ses dialogues avec Darcy sont un des grands plaisir du bouquins. Dans Death comes to Pemberley, à part à la toute dernière page, j'ai eu l'impression que les deux ne s'adressaient jamais la parole, sinon pour des banalités. Il me semble logique que Elizabeth ait évolué à cause de sa responsabilité envers Pemberley, le fait qu'elle soit mère, mais de là à devenir une bonne petite femme bien accommodante qui se laisse dicter des ordres sans rien dire je trouve ça trop. Sans oublier que c'est profondément ennuyeux. On a l'impression que Darcy a régressé à son stade avant la première proposition de mariage comme on dit entre initié-es, tout ce qui lui importe est son domaine et il se demande s'il n'a pas fait d'erreur, et blabla. C'est intéressant je l'accorde, mais la façon dont c'est constamment relis sur le tapis est un peu lourde. De même pour Elizabeth, P.D. James laisse entendre que si elle a épousé Darcy et pas Wickham c'est à cause de l'argent... hm. Il me semble que c'est une assez formidable erreur d'interprétation et de logique, étant donné qu'Elizabeth n'est pas une abrutie elle n'aurait pas poursuivie son flirt avec Wickham bien longtemps ; et si elle avait voulu la stabilité de l'argent avant tout elle aurait épousé son crétin de cousin.

L'intrigue policière n'est pas terriblement haletante il faut l'avouer et je trouve qu'elle est beaucoup mieux exploitée de ce côté-là dans l'adaptation dont je vous parlerais ensuite. Comme dans un Agatha Christie on entend les témoignages de toute le monde tout le long du bouquin et c'est ce qui rythme l'histoire, mais au bout d'un moment P.D. James répète ce que l'on sait déjà et nous ellipse des dialogues qui eux seraient intéressants à lire (par exemple ce que Darcy et Wickham se disent quand il va lui rendre visite, etc.).
Ce qui me chagrine le plus en fait c'est le deus ex machinade la fin. Il arrive comme un choux sur la soupe et tout retombe comme un soufflé (trois métaphores culinaires en une phrase je crois que j'ai battu un record). J'ai été surprise par certains éléments du dénouement expliqués après, mais la façon dont P.D. James le fait, à coup de très longs dialogues où les personnages n'ont aucun problème à parler trois pages sans se faire interrompre, devient assez indigeste sans parler de manquer de réalisme.

Je vois que je n'ai pas dit excessivement de bien dans ma chronique, mais en fait je retiens un gros élément positif qui a fait que j'ai pris plaisir à ma lecture tout du long : l'écriture. Je l'ai déjà mentionné au début, mais vraiment j'ai été très charmée par la maîtrise de l'auteure et pour moi ça permet presque de contrebalancer les défauts que j'ai relevé.
Je n'irais pas jusqu'à dire que je vais garder un souvenir émerveillée de ce roman toute ma vie, mais c'était une lecture tout de même agréable.

Death comes to Pemberley, P.D. James (2011)

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Georgiana et son soupirant.

Après avoir lu le bouquin j'ai tout de suite eu envie de voir la mini-série adaptée parce que j'étais curieuse. Il est tout de même rare qu'une austinerie soit si rapidement adapté et j'ai toute confiance dans la production de la BBC. Je dois donc avouer que j'ai passé un excellent moment  ! Il n 'y a pas que des trucs bien, mais franchement comparé au roman j'ai trouvé qu'elle s'en sortait très correctement.

J'ai en fait apprécié pour toutes les raisons qui m'ont critiquer le roman. Là où l'enquête était faiblarde et peu rythmée, la série a su injecter tout au long du déroulement les éléments de la résolution au lieu de les livrer en paquet à la fin. C'est vrai que le format visuel permet ça plus facilement, mais je pense qu'on peut très bien le rentre dans un bouquin aussi. Le deus ex machina n'est plus si vilain du tout, et s'il y a des choses que j'ai trouvé un peu surjouée, je suis quand même globalement très satisfaite du résultat. Je ne sais pas si je l'aurais autant apprécié sans avoir lu le livre, puisque c'est ce qui m'a déplu dans le livre qui me fait apprécier la façon dont ça été modifié dans la mini-série, si vous voyez ce que je veux dire.
Au départ le choix des acteurs, notamment pour Elizabeth et Darcy, me semblait assez bizarre, mais j'ai été très contente de constater qu'en trois heures leur jeu m'a fait complètement changer d'avis. Je les trouve très bien dans leur rôle et Anna Maxwell Martin a réussi à redonner sa personnalité forte à Elizabeth ; j'avoue que parois ça semblait un peu trop, surtout pour la scène de la fin avec la lettre de confession, mais à part j'ai été très contente que les scénaristes voient qu'on avait besoin de lui redonner un peu de mordant. Je n'étais pas non plus forcément fan de la tête de Matthew Rhys pour Darcy, et si au départ j'ai été un peu déstabilisée par ses cris (c'est plus Rochester que Darcy si vous voulez mon avis), il se trouve qu'il joue très bien à la fois la retenue et la fierté que l'émotion.
J'attendais de voir la prestation de Jenna Colleman en Lydia parce que je la trouve adorable et l'adore dans Doctor Who, et je suis sous le charme. Elle est parfaitement insupportable, mais réussi à donner une profondeur inattendue au personnage parfois.
Les autres personnages secondaires m'ont plutôt plu, Georgiana et son chéri, Jane, etc.

Par contre un des gros défauts du truc c'est la musique. J'étais habituée à des trucs plus posé, et subtil du côte de la BBC. Là je l'ai trouvé beaucoup trop présente et pas forcément en accord avec les scènes qu'elle accompagnait. Les images sont très belles, les paysages très bien filmés, mais il y avait une certaine lumière qui parfois rendait le tout un peu étrange.
Je pense que je le reverrais avec plaisir.

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Elizabeth qui ne porte que des robes bleues.

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Et Darcy qui n'a pas l'air content du tout.


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